Affiche de La Jeune Fille et la Mort Pièce de théâtre d'Ariel Dorfman - Version 7

La Jeune Fille & la Mort

Ariel Dorfman

On ne fouille pas dans les plaies du passé sans conséquences

Gerardo Escobar
Spectacle
Mars 2024
COMPLET

Automne 2024
A VENIR
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Un pays.
Quelque part en Amérique du Sud, probablement le Chili.
Jeune démocratie après une longue période de soumission à une dictature militaire.

Paulina Solas et Gerardo Escobar vivent à l’écart du monde dans une maison au bord de la mer.
Un soir, Gerardo rentre tard à cause d’une panne de voiture, il est accompagné de Roberto Miranda qui l’a secouru sur la route. Paulina, qui a été arrêtée et torturée il y a quinze ans, croit reconnaître en cet homme son tortionnaire et le prend en otage pour obtenir sa confession.

Roberto est-il ou n’est-il pas ce médecin dont Paulina reconnaît la voix ?
N’est-il pas l’objet d’une méprise et donc lui-même victime ?

Avec
  • Renaud Langlois
  • Camille Morandat
  • Jacques Siutkowski
Mise en scène
  • Chantal Bislinski
  • Marjan Siutkowski

Merci à Eric Pouyet

"La Jeune Fille et la Mort" : note d’intention

Relation entre le bourreau et sa victime

« La Jeune Fille et la Mort » traite de l’ambivalence de la relation entre le bourreau et sa victime, relation où l’assujettissement d’un individu est mise en acte par l’humiliation, l’esclavagisme sexuel et l’objectivation.

La victime est considérée comme non-humaine, tout son être s’identifie à la torture subie : pathologie obsessionnelle, culpabilité inversée, syndrome de Stockholm, fascination de la victime tentée à son tour de devenir bourreau.

Autant de conséquences possibles qui poursuivent le processus de destruction commencé au moment des faits, si les actes de tortures perpétrées ne sont pas nommés, reconnus par la société et jugés.

C’est là que la pièce d’Ariel Dorfman transforme la relation bourreau/victime en une relation tripartite où la Justice devrait jouer le rôle majeur.

Cliquer sur l’image pour agrandir le diaporama des photos © Eric Pouyet

Nous avons décidé de travailler sur « La Jeune Fille et la Mort » il y a quelques années déjà.

Le thème de l’incapacité à se reconstruire quand le traumatisme subi par une victime de violences et de tortures n’est pas reconnu, ni par l’auteur des faits, ni pas la société nous avait tout d’abord semblé impératif à traiter, dans un contexte de possible libération de la parole des femmes.

Au cours de deux années de réflexions, de tâtonnements, de recherches, de découragements aussi devant la difficulté de présenter un spectacle sur un thème si douloureux, nous nous sommes finalement retrouvés face à l’absolue nécessité et à l’urgence de mener à bien ce projet tant ce texte nous renvoie à une actualité effrayante qui voit partout dans le monde des régimes autoritaires se développer.

L’auteur

Ariel Dorfman

Cet auteur d’origine chilienne est né en Argentine en 1942.

Il est arrivé au Chili à l’âge de 12 ans.
Il a fait partie des conseillers du gouvernement de Salvador Allende.

Il a dû quitter son pays après le coup d’état militaire de 1973.
Il vit aujourd’hui aux États-Unis, où il partage son temps entre l’enseignement à l’université Duke en Caroline du Nord et l’écriture de pièces de théâtre et de romans.

Il a écrit « La Jeune fille et la mort » en 1991. Le texte français est de Gabriel Auer.

Une version cinématographique a été réalisée par Roman Polanski – Coproduction britannico-française avec Sigourney Weaver, Ben Kingsley et Stuart Wilson.

Coup d’état du 11 Septembre 1973.
Bombardement de La Moneda (palais présidentiel)
Creative Commons Attribution 3.0 Chile license.
Attribution: Biblioteca del Congreso Nacional de Chile

Extraits de la déclaration d’Ariel Dorfman du 11 septembre 2023

Cela fait 50 ans que je pleure la mort du président chilien Salvador Allende, renversé par un coup d’État le matin du 11 septembre 1973.

Cela fait 50 ans que je pleure sa mort et les nombreuses morts qui ont suivi : l’exécution et la disparition de mes amis et de tant d’autres femmes et hommes inconnus avec lesquels j’ai défilé dans les rues de Santiago pour défendre M. Allende et sa tentative sans précédent de construire une société socialiste sans effusion de sang.

Je peux préciser le moment où j’ai réalisé que notre révolution pacifique avait échoué. C’était tôt le matin du coup d’État dans la capitale du pays, lorsque j’ai entendu l’annonce qu’une junta dirigée par le général Pinochet contrôlait désormais le Chili. Plus tard dans la nuit, caché dans une planque, déjà traqué par les nouveaux dirigeants chiliens, j’ai écouté un message radio annonçant que M. Allende avait été retrouvé mort à La Moneda, le palais présidentiel et siège du gouvernement, après que les forces armées avaient bombardé et attaqué avec des chars et des troupes.

Sous son régime militaire, de 1973 à 1990, plus de 40 000 personnes ont été soumises à des tortures physiques et psychologiques. Des centaines de milliers de Chiliens – opposants politiques, critiques indépendants ou civils innocents soupçonnés d’avoir des liens avec eux – ont été emprisonnés, assassinés, persécutés ou exilés.
Plus d’un millier d’hommes et de femmes figurent toujours parmi les desaparecidos, les disparus, sans funérailles ni tombes.

La manière dont notre nation se souvient, 50 ans plus tard, du traumatisme historique de notre passé commun ne pourrait être plus importante qu’aujourd’hui, alors que la tentation d’un régime autoritaire est à nouveau en hausse parmi les Chiliens, comme c’est le cas, bien sûr, dans le monde entier. De nombreux conservateurs chiliens affirment aujourd’hui que le coup d’État de 1973 était une correction nécessaire.

Derrière cette justification se cache une dangereuse nostalgie pour un homme fort qui est censé résoudre les problèmes de notre temps en imposant l’ordre, en écrasant la dissidence et en restaurant une sorte d’identité nationale mythique.

Aujourd’hui, alors qu’environ 70 % de la population n’était même pas née au moment de la prise du pouvoir par les militaires, il est essentiel que les Chiliens et le reste du monde se souviennent des conséquences désastreuses du recours à la violence pour résoudre nos dilemmes et de la division au lieu de la solidarité, du dialogue et de la compassion.

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