Grand'peur et misère du troisième Reich

Bertolt Brecht

Mais entre faire du mal et savoir qu'on en fait, il y a, hélas, une énorme
différence

Atelier Adultes
Juillet 2025

« Furcht und Elend des Dritten Reiches » , traduit en français par « Grand-peur et misère du IIIe Reich » , est une pièce de théâtre écrite par Bertolt Brecht entre 1935 et 1938, avec la collaboration de Margarete Steffin.

Depuis 2 ans, le Théâtre Bûle de Gannat présente « La Jeune Fille et la Mort » d’Ariel Dorfman.

Les représentations ont attiré un public nombreux, bouleversé par la profondeur et la pertinence de la pièce.
Fort de ce constat, la troupe a poursuivi cette année sa réflexion autour du thème de la dictature dans un monde où, de tous côtés, des systèmes totalitaires se mettent en place et semblent être en passe de devenir le nouvel ordre mondial…

Avec : 
Cécile André
Chantal Bislinski
Marie Foncelle
Victor Iglésias
Valérie Lacle
Agnès Lefebvre
Siham Mejri
Laurence Ogereau
Sabeline Salze

Mise en scène :
Chantal Bislinski

Scénographie et régie :
Jacques Siutkowski

Photographies :
Eric Pouyet

du 4 au 13 Juillet 2025

  • Vendredi 4 juillet – 21 h
    Espace Jean Jaurès – 1 rue des frères Degand
    03800 Gannat
  • Samedi 5 juillet – 21 h
    Jardin des Charitains (Repli salle Armand Pradel)
    03450 Ebreuil
  • Dimanche 6 juillet – 17 h
    Musée Josette Bournet
    03260 Saint-Félix

  • Vendredi 11 juillet – 21 h
    Salle Robert Chardonnet
    03140 Chantelle
  • Samedi 12 juillet – 21 h
    Grange à Marie – Chemin des Diagots
    03800 Saulzet
  • Dimanche 13 juillet – 17 h
    Cour du Château – Centre François de Saulieu
    03800 Bègues

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Le Théâtre Atelier Bûle présente « Grand-peur et misère du IIIe Reich » de Bertolt Brecht.

Œuvre composée de vingt-quatre tableaux indépendants, « Grand-peur et misère du IIIe Reich » s’inspire de témoignages et d’articles de presse pour dresser un portrait fragmenté de l’Allemagne nazie, de l’arrivée d’Hitler au pouvoir, aux prémices de la guerre.

Brecht s’est directement inspiré de récits de témoins oculaires et d’extraits de journaux pour composer ce texte qui montre l’enracinement profond du régime nazi dans toutes les sphères du peuple allemand.

« Grand-peur et misère du IIIe Reich » montre de façon implacable comment l’oppression extérieure modifie le comportement des gens en profondeur dans la sphère intime et les relations intrafamiliales, de voisinage comme dans le travail.

« Après la chute de ce Reich, « Grand-peur et misère du IIIe Reich » ne sera plus un acte d’accusation. 
Mais il sera peut-être encore un avertissement…
« 

Bertolt Brecht

Ici chaque mot compte

Selon l’usage qu’on en fait, ou l’interprétation qu’on en donne, chaque mot peut conduire à la perte de celui l’a prononcé.

La violence engendre la peur, la peur engendre la méfiance, la méfiance engendre la délation… et pour se sauver, on est prêt à sacrifier l’autre.

Nul n’échappe à l’oppression que le pouvoir fait peser sur le peuple.

Les tableaux qui constituent la pièce nous font pénétrer au cœur de milieux différents, dans des villes différentes, à des dates différentes.

Ainsi se dessine sous nos yeux le portrait d’une Allemagne terrorisée,  tenue dans la misère et sous le joug nazi, et dont les manières de penser,  les comportements sont viciés par les innombrables décrets  qui la contraignent.
Tous sont logés à la même enseigne, nul ne sera épargné.

Au moment de la publication de « Grand-peur et misère du IIIe Reich », Bertolt Brecht ne connaissait évidemment pas l’horreur absolue sur laquelle allait déboucher les cinq années de mise en place du nazisme qu’il décrit, et pourtant -pour nous qui savons- tout est là, en germe : c’est notre aveuglement, nos lâchetés, nos compromissions qui nourrissent et permettent -malgré quelques îlots de résistance et de protestations – « que le ventre de la bête immonde soit encore fécond »…

Bertolt Brecht, 1954 – Photo : Bundesarchiv / CC-BY-SA 3.0

L’auteur : Bertolt Brecht

Bertolt Brecht (1898–1956), dramaturge, metteur en scène et poète allemand, est une figure centrale du théâtre du XXe siècle.

Brecht élabore progressivement la théorie du théâtre épique, un théâtre de la distanciation (Verfremdungseffekt) visant à empêcher l’identification émotionnelle du public pour favoriser une prise de recul critique. Cette conception s’oppose au théâtre classique bourgeois et fait du spectateur un observateur actif, invité à réfléchir aux mécanismes sociaux représentés sur scène.

Fuyant le régime nazi en 1933, il vit en exil dans plusieurs pays avant de s’installer aux États-Unis, puis en Allemagne de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. À Berlin, il fonde le Berliner Ensemble, lieu de création et de transmission de ses idées théâtrales.
Parmi ses autres œuvres majeures figurent « Mère Courage et ses enfants », « La Vie de Galilée » et « Le Cercle de craie caucasien ».

Son influence demeure considérable dans les domaines du théâtre politique, de la mise en scène moderne et de la pédagogie dramatique.

Il faut reconnaître à ce texte une effrayante modernité, à l’heure où la montée de l’extrémisme en Europe, la résurgence du racisme et de théories fascistes, peuvent faire craindre le pire. 

Le spectacle

Le tragique et l’effroi naissent non pas nécessairement de scènes violentes, mais parce que le mal s’installe dans la banalité d’un quotidien ordinaire, qui pourrait bien être le nôtre...

Pour ce projet, le Théâtre Atelier Bûle a sélectionné 11 des 24 tableaux de l’œuvre originale :

La délation, La croix blanche, La femme juive, Le mouchard,
L’heure de l’ouvrier, La caisse, Le
libéré, Secours d’hiver,
Le vieux militant, Placement de main d’œuvre, Référendum.

 

Les seuls éléments de décor seront quelques chaises qui seront déplacées afin de figurer des espaces différents ou utilisées comme accessoires.

Les costumes seront neutres à part quelques éléments à disposition pour jouer chaque personnage sans connotation réaliste d’époque.
Huit acteurs figureront un chœur toujours présent, un meneur de jeu énoncera pour chaque scène le texte de présentation et nommera les personnages ainsi que la date et le lieu (didascalie).

Pas d’identification au personnage, il s’agit de représenter chaque situation afin d’en faire ressortir les
enjeux par une mise en évidence des aspects tragiques, absurdes voire comiques qu’elle contient.

Les scènes seront appuyées par des chants et des pantomimes afin d’accentuer la « mise à distance » du
spectateur qui ne doit pas être pris au piège de l’émotion mais avoir pleine conscience de ce qui se joue sur scène et au dehors.