Un procès en cours martial à Gannat

Lectures à partir du roman autobiographique "Les fers de l'espoir" de Claude Hettier de Boislambert

il est toujours utile de rappeler comment fonctionne une justice expéditive mise en place pour faire taire toute dissidence...

Lorsque les responsables du service culturel de la ville de Gannat ont proposé au Théâtre Bûle de nous associer à la commémoration de l’évasion de Claude Hettier de Boislambert de la prison de Gannat le 2 décembre 1942, nous avons accepté avec enthousiasme.

La question qui s’est posée très vite était de savoir pourquoi Claude Hettier de Boislambert, ce compagnon de la libération proche du général de Gaulle avait été emprisonné à Gannat.

Claude Hettier de Boislambert ayant été jugé ici même au tribunal de Gannat où siégeait la cour martiale depuis octobre 1940, le Théâtre Bûle a décidé de « rejouer » son procès, sous forme de lectures.
Nous avons lu son livre de mémoire « Les fers de l’espoir », récit passionnant mais où son procès n’est évoqué que très succinctement.

Cour martiale de Gannat - Source : www.france-libre.net
Cour martiale de Gannat – Source : www.france-libre.net
Le Théâtre Bûle « rejoue » le procès de Claude Hettier de Boislambert

Jeter un éclairage sur notre présent

C’est en nous basant sur les souvenirs de Claude Hettier de Boislambert et sur la mission en Afrique qui avait abouti à son arrestation le 27 septembre 1940 à la frontière entre le Nigéria et la Gambie, que nous avons essayé d’imaginer ce qu’avait pu être ce procès dans ce tribunal où nous nous trouvons.

« Un procès en cours martial à Gannat » est une reconstitution fictive, sous forme de lectures, d’extraits du roman « Les fers de l’espoir » de Claude Hettier de Boislambert, lectures qui s’appuient aussi sur d’autres sources : journaux et informations historiques.

Les situations évoquées ici ne sont jamais issues de notre imagination.

Pour rejouer le procès, nous nous sommes accordés des « licences dramatiques ». Traduire en style direct des souvenirs, des échanges de courrier, de télégrammes, ne nous est pas apparu comme une trahison de l’histoire, mais comme le meilleur moyen de la servir.
Nous n’avons jamais pris de liberté de fond, seulement de forme.

 

La voix de Claude Hettier de Boislambert sera portée de différentes façons : par un comédien qui lira les paroles que l’accusé a pu prononcer face à ses juges et par d’autres comédiens qui liront ses souvenirs liés à sa mission en Afrique.
D’autres lecteurs prêteront leurs voix aux différents protagonistes et vous proposeront également une présentation du contexte historique, pour comprendre l’enchaînement des faits qui ont conduit à l’évasion rocambolesque du 2 décembre 1942.

Photo Lectures Un procès en cours martial à Gannat d'après Claude Hettier de Boislambert – Décembre 2022
L’auteur

Claude Hettier de Boislambert

Claude André Charles Antoine Marie Hettier de Boislambert est né le 26 juillet 1906 à Hérouvillette (Calvados).
Il obtient le baccalauréat en 1922, puis une licence de droit. Il suit ensuite les cours de l’École libre des sciences politiques.
Mobilisé comme lieutenant de cavalerie en septembre 1939, il sert sur le front de Lorraine, puis comme officier de liaison à la 1ère division cuirassée britannique lors de l’intervention alliée en Belgique.

Le 16 juin 1939, il embarque à Brest et rejoint de Gaulle à Londres. Là, il prend part à l’organisation de son état-major et de son cabinet.

Le 6 août, il est envoyé par de Gaulle au Cameroun et rallie ce territoire à la France libre.
Nommé chef d’escadron, il mène une mission visant à préparer le ralliement du Sénégal. Après l’échec de cette tentative, il est fait prisonnier par les troupes vichystes le 30 septembre 1939.

Interné à Dakar puis à Bamako, il est envoyé en prison à Marseille puis à Clermont-Ferrand et enfin à Gannat. Condamné à mort par la cour martiale de Gannat le 13 juin 1941, il voit sa peine commuée en condamnation aux travaux forcés à perpétuité.

Transféré à la prison de Saint-Étienne pour purger sa peine, il retrouve celle de Gannat, d’où il s’évade le 2 décembre 1942, après vingt-six mois de détention.

Source : wikipedia.org