"Le Roi se meurt", pièce écrite en 1962 par Eugène Ionesco met en scène la Mort d'un homme ramené à sa condition fondamentale : l'angoisse devant de sa fin, la Mort d'un roi, symbole de la Toute Puissance qui doit s'incliner devant l'inéluctable, la Mort d'un monde -le nôtre ?- qui se précipite vers sa fin tout en refusant de l'admettre...

Dans la salle du trône, la reine Marie pleure devant la dégradation du royaume : le froid s’est installé, le chauffage ne fonctionne pas, les murs se lézardent... 

Le roi doit être informé de cette situation mais la reine Marie refuse de croire à l’irréversibilité des choses.

La reine Marguerite insiste et le médecin confrme : le roi est malade, c’est la fin.

Bérenger Ier entre dans la salle du trône et se plaint de sa santé, de l’état de l’Univers et de son royaume.

Le roi refuse d’admettre la réalité, même s’il convient que tout n'est pas pour le mieux, d’ailleurs il n’a pas encore décidé de mourir.

Toute la cour, à l’exception de la reine Marie, s’emploie à lui décrire sa décrépitude et celle du monde. Dès lors, son comportement va être une suite de revirements.
Tout au long de cette pièce, le roi contestera ce que le médecin lui dira.
Il essayera à plusieurs reprises de se relever mais n'y parviendra pas. 

Dramaturge, poète, cinéaste, critique, peintre reconnu de son vivant comme un classique, Eugène Ionesco (26 novembre 1909 - 28 mars 1994)  tient une place essentielle dans la littérature mondiale.

Ionesco est l'auteur de "La Cantatrice Chauve", "La leçon", "Les Chaises", "Rhinocéros"...

Pour Ionesco, la création artistique pose avant tout des questions mais ne saurait apporter des réponses.
Créateur de ce que l'on a appelé "le théâtre de l'absurde", il présente dans ses pièces un monde dont on a détourné les règles et le contenu, il introduit le surréel dans la banalité du quotidien. 
Cette irruption fait surgir à la fois le rire salvateur et l'angoisse inhérente au spectacle d'un univers dont on a fait exploser les repères. 
La peur comme l'humour poussés au paroxysme.